«J’en ai sué un coup ici. Et ça, c’est sans doute ce qui m’a donné le plus de misère.»
Le garage de Daniel Lacroix a des allures de gymnase qui n’a rien à envier à la grande majorité des salles d’entraînement. Toutefois, à travers les nombreux poids et haltères, l’équipement de plyométrie dernier cri et les bâtons de hockey, le Sheffordois pointe un vieux vélo stationnaire.
Une antiquité datant du milieu des années 1990, à l’époque où Lacroix et Jean-François Jomphe, un autre hockeyeur ayant adopté les Cantons-de-l’Est, tentaient de grimper les échelons vers la Ligue nationale de hockey (LNH).
«Et il fonctionne encore numéro un. Comparativement aux vélos stationnaires d’aujourd’hui, ça n’a pratiquement pas besoin d’entretien. Quelques gouttes d’huile de temps en temps et le tour est joué.»
Un appel de Bill Guerin
Près d’un quart de siècle plus tard, le vétuste vélo est utilisé presque tous les jours... par une nouvelle génération.
Lors du passage du «Journal de Montréal», Cédric, le fils de Daniel, s’affairait dans le garage familial en compagnie de Frédérick Gaudreau, des Predators de Nashville, et de Dorian Laganière, un jeune gardien de 20 ans qui évolue dans la Ligue junior A du Manitoba.
Après quatre ans à défendre les couleurs des Black Bears de l’Université du Maine, Cédric Lacroix fera le saut chez les professionnels.
Au début du mois de septembre, il est attendu au camp des recrues des Penguins de Pittsburgh. L’objectif de l’attaquant est de faire écarquiller suffisamment les yeux pour se tailler une place dans la Ligue américaine.
«À 23 ans, je sais que je suis un peu vieux comparativement aux autres, mais j’adore le défi qui se présente à moi. Bill Guerin (directeur général adjoint des Penguins) m’a dit qu’il cherchait des joueurs costauds qui démontrent un peu plus de hargne. Il croit que je peux correspondre aux besoins de l’organisation», a déclaré l’athlète de 6 pi 1 po et 180 lb.
Des kilomètres au compteur
Pour l’instant, le diplômé en administration n’a qu’un contrat de la Premier AA Hockey League (ECHL) en poche. Ce qui, à son avis, pourrait s’avérer un avantage dans les prochains mois.
«Lorsque tu as un contrat à un seul volet dans la ECHL, n’importe quelle équipe de la Ligue américaine peut te rappeler. Pas seulement celle à qui tu appartiens», a-t-il expliqué.
Le réseau de contacts faisant souvent foi de tout, au hockey comme dans n’importe quelle sphère de la société, l’avenir du jeune Lacroix pourrait bien se trouver ailleurs qu’à Wilkes-Barre.
«(Jay Varady), mon entraîneur à Sioux City, dans la USHL, est entraîneur-chef à Tucson, le club-école des Coyotes. Celui qui devait être mon entraîneur à Wheeling a accepté un emploi avec le club-école des Devils. Il y a également Benoit Groulx, qui m’avait repêché avec les Olympiques de Gatineau qui est à Syracuse (équipe affiliée au Lightning)», a-t-il énuméré.
«Mais ça, c’est le pire scénario, car mon objectif est de faire ma place à Wilkes-Barre», a-t-il pris soin d’ajouter.
Et le jeune homme ne compte pas les heures pour réaliser son rêve d’atteindre la LNH. Chaque jour, il parcourt une centaine de kilomètres pour trouver des heures de glace. De la Rive-Sud de Montréal à Sherbrooke, en passant par Granby, Bromont et Drummondville.
(source: TVA Sport)