C’est très simple comme sujet de chronique. Puisque Marc Bergevin est incapable de grandeur et de jugement quand il prend en grippe certains de ses joueurs, c’est à Geoff Molson de régler le cas Max Pacioretty.
C’est très simple, si Pacioretty ne signe pas un contrat au cours des prochaines semaines, il pourra foutre le camp dans 11 mois, empocher des dizaines de millions de dollars dans une autre organisation et le Canadien, comme les fans y sont maintenant trop habitués, va se retrouver entubé jusqu’au CH.
Ça, c’est la conclusion qu’il faut éviter.
Comment Geoff Molson peut-il tolérer que le capitaine de son équipe, un vrai marqueur de 35 buts même si, pendant toute sa carrière, son meilleur joueur de centre aura été David Desharnais, se fasse niaiser de la sorte ?
Comment Geoff Molson ne voit-il pas que Pacioretty est le seul marqueur qu’il peut offrir à ses partisans qui vont débourser dans quelques jours le dernier paiement pour leurs abonnements ? On parle de dizaines de millions de dollars qui tombent dans les coffres du sanctuaire. Qui va les compter les maudits buts ? Le gardien à 10,5 M$ ? Ou Tomas Plekanec ?
« Je veux terminer ma carrière à montréal »
J’ai hésité avant d’écrire cette chronique. Pacioretty se fait tellement écœurer par Marc Bergevin qu’il aurait pu avoir le goût de lever les feutres. D’aller se faire respecter et aimer ailleurs en Amérique. Là où on paye moins de taxes, c’est-à-dire n’importe où, et vivre dans une ville où il y a des rues.
Ce qui m’a convaincu, c’est un texto que Pacioretty a envoyé à un ami cette semaine. Pas il y a trois mois, il n’y a même pas trois jours. Et dans ce texto, Pacioretty est très clair. Il ne fera pas de commentaires parce qu’il veut rester digne et professionnel en tant que capitaine du prestigieux Canadien de Montréal. Mais il garantit à son ami « que rien n’a changé pour lui ». Il « espère et veut terminer sa carrière à Montréal ». Si on lui en donne la chance en lui montrant du respect et en lui offrant un contrat respectant les paramètres de sa valeur marchande.
Ben coudon, Marc Bergevin a-t-il les moyens de cracher sur son meilleur marqueur et capitaine ? À part Alexander Radulov qui était un cas spécial et qu’il a vite perdu d’ailleurs, qu’y a-t-il de si fabuleux dans la besace du directeur général pour justifier qu’on facture 350 $ pour un ticket d’un match contre les Oilers ?
Ça se peut que Max Pacioretty ne soit pas le plus grand leader au monde. Michel Beaudry écrit d’ailleurs ses meilleures chroniques quand il crucifie le capitaine.
Et le respect là-dedans ?
Mais un capitaine sans contrat et disputant sa dernière saison avant de devenir joueur autonome, ça vaut-il plus que Barrabas sur sa croix ? Pour les fefans, Barrabas, c’était le barbu crucifié à gauche de Jésus. L’autre, à sa droite, il doit y avoir une équipe d’Enquête qui cherche à l’identifier. En heures supplémentaires, évidemment.
Cela dit, pourquoi les dirigeants du Canadien montrent-ils autant d’irrespect envers Pacioretty ? Et surtout, pourquoi et comment un président comme Geoff Molson est-il aussi tolérant dans cette affaire ?
Pacioretty est comme la plupart des hommes. C’est vrai qu’il pratique un sport dur, un sport de combattants. Et contrairement à la plupart des hommes, il est multimillionnaire. Mais ça ne change rien à la nature profonde de l’être humain. On performe mieux quand on est respecté et qu’on se sent apprécié par ses confrères et les dirigeants d’une entreprise. La théorie des coups de pied au cul, ça fonctionne beaucoup mieux dans les films que dans la réalité contemporaine.
Si vous cherchez une explication aux 17 buts de Pacioretty, regardez derrière le banc, et surtout, regardez dans la loge d’où Marc Bergevin surveille les matchs.
Max Pacioretty mérite le respect. Encore bien plus, lui et le Canadien méritent que le capitaine signe un contrat juste et correct selon les valeurs du marché.
Pis surtout, le fan mérite qu’on le traite mieux. Parce que si ça commence à se vider, Geoff Molson est mieux de tenir sa tuque à deux mains.
Parlez-en à Jean Pascal et à Steve Bossé.
Quand la chaîne débarque...
(source: Journal de Montréal)